Beni Mellal

Publié le par Seb

 
Lundi 3 avril, 21h. Adossé à un lit dans l'hôtel Saadâ, je prends mon carnet de notes pour y laisser quelques traces de ma journée.
 
Ce matin, le réveil fut dur. Nous avons dormi dans un endroit somptueux au bord d'un lac mais des centaines de crapauds nous ont tenu compagnie en coassant toute la nuit. Les regonflages réguliers, en pleins songes, de mon matelas crevé, ne m'ont pas aidé à récupérer de la journée de vélo. Pour couronner le tout, une bonne turista m'a rappelé les joies du camping sauvage... Mais le soleil est là, nous avons de la route et surtout un col à franchir. Alors je range mon matelas, mon sac de couchage, ma tente et je chauffe une gamelle d'eau pour le petit déjeuner. Café en poudre, lait en poudre, pain et confiture maison. Je traîne une petite théière dans mes sacs mais j'ai fait une overdose de thé à la menthe...Ensuite, il faut que tout tienne dans les sacoches. Le réchaud s'ajuste dans la gamelle, le beurre dans la théière. Le sac vert c'est tout le sucré, le noir les pâtes et le riz, le jaune les épices, et ainsi de suite. Tout est méthodiquement rangé.
 
C'est avec peu de motivation que je mets les pieds sur les pédales ce matin. Je me sens faible et la chaleur m'accable. Mais le paysage me donne un peu de courage. Aujourd'hui c'est de la descente jusqu'à la plaine quelques 500 mètres plus bas mais il faut d'abord franchir un col dont la hauteur nous est encore inconnue...Dans un rythme tenant du réflexe, je monte. Christophe me suit et nous faisons de nombreuses pauses. Nous n'en revenons pas ! Pourquoi cette route monte-t-elle autant ? A 13h et après trois heures d'acharnement, nous passons le col à 1400 mètres. Ce n'est pas haut, comparé aux 2700 mètres de jeudi, mais la fatigue et la chaleur compliquent la tâche. Pause midi à l'ombre de chênes verts. Riz, olives fraîches et thon mais pour moi le riz suffit...je tente de me soigner. Après une courte sieste, c'est l'heure de la descente. De 1400 mètres, nous tombons directement à 600 mètres en seulement 15 kilomètres !
 
C'est le bonheur et une belle récompense à nos efforts. Le Haut Atlas et Moyen Atlas sont maintenant franchis. Je vois ses contreforts dans mon rétro et j'éprouve déjà de la nostalgie depuis la route polluée qui m'emmène à Beni Mellale (axe Marrakech - Beni Mellal).
 
Cette ville nous accueille avec indifférence. Nous sommes perdus et n'avons plus l'habitude de la « civilisation ». Le bruit m'agresse, la pollution me fait tousser et mes yeux se perdent dans cette opulence de gens et de béton. La nature me manque déjà. Christophe trouve un hôtel. A peine arrivé, je fonce sur Internet prendre des nouvelles. Voilà une semaine que je suis coupé de la France (en partie) et j'ai l'impression que ça fait un mois. Je m'attends à une profusion de mails et commentaires. C'est toujours moins qu'espéré mais c'est déjà très bien. 
 
 
Campement au bord du lac.
 
 
Un des coupables de notre insomnie.
 
 Rencontres, encore et encore.


Descente…


Route de Beni Mellale. Pollution, trafic, bruit…C’était bien, la montagne.

 

 

Publié dans Maroc

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W
"Engagez-vous ! qu'ils disaient, vous verrez du pays !!!!"  ;-)<br /> Ce campement au bord du lac m'apparaît néanmoins comme un joli petit paradis où il doit faire bon faire chauffer son café du matin.<br />  
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S
petit paradis en effet, sauf quand on cherche (en urgence) des toilettes au petit matin...